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le détail

Cette histoire a commencé par une photo à modifier dans le cadre de l'Oeil du photographe 9 sur le site "facile à lire" le chateau de Pangée.

Je vous invite maintenant à la modifier, à la continuer en utilisant cette page wiki.

Modifiez la partie "la petite porte" ou entamez une 2ème section, une troisième ensuite, pourquoi  pas  ?

La petite porte[]

Au pied de la tour s'ouvrait une petite porte.

C'était par là que la petite fleuriste amenait les bouquets qui devraient décorer la table des seigneurs.

Bien sur, elle n'était pas la seule à fournir au château les denrées diverses qu'il nécessitait. Pour le chancelier, c'était pourtant « la porte de la fleuriste ». Sans doute à cause du parterre de Jacinte qui perdurait là, année après année, fruit d'un oignon tombé d'un panier bousculé. Mais surtout, le chancelier vouait à cette fleuriste une tendresse secrète qu'il n'aurait laissé voir à aucun de ses subordonnés. Il avait même la réputation d'être dur et sans pitié. De son coté la fleuriste, qui n'était pas beaucoup plus jeune que le chancelier ne laissait rien paraître non plus, de cette considération qu'elle ne pouvait pas ignorer. Elle ne se départait jamais d'une attitude modeste et bienveillante qui lui était naturelle avec tous. Seulement, parfois, le chancelier lui disait quelques mots, à voix très basse de trés prés, sans la regarder, en un moment très bref, puis s'en retournait légèrement penché en avant parcourir les entrailles de la puissante batisse, tandis qu'elle levait vers son dos un regard d'une intensité minérale aussi coupant qu'une arrète de quartz, le reste de son visage était de pierre aussi, et personne n'aurait pu dire ce qu'elle éprouvait.

Malgré leur briêveté et leur rareté ces échanges avait fini par trouver des témoins. Aussi ces relations restaient un mystère qui alimentait les conversations, pas toujours bienveillantes, dont bruissaient les couloirs et l'office .

Ce sentiment était né dans leur enfance sur le domaine, où ils étaient nés tous les deux.


Il était une bergère[]

Le tablier de toile grossière ne cachait que partiellement ses hanches qui s'épaississaient. Elle était si fine par ailleurs, son allure si alerte et sa vigueur au travail si grande que nul ne pût imaginer un instant que ses disparitions tout à trac au cours de la journée l'amenaient le long du ruisseau où elle partait s'isoler pour mieux rêver à cet enfant que bientôt elle pendrait à son sein. Ainsi personne au château ne devinât qu'en une nuit de nouvelle lune dans la bergerie, naîtraient deux bâtards.

La jeune fille s'était accroupie devant l'abreuvoir dont elle serrait les bords avec la même violence qu'elle serrait la mâchoire ou qu'elle faisait s'échapper son souffle. Les brebis autour d'elles se pressaient lui donnant des coups de tête qui l'encourageaient à poursuivre les efforts que son corps lui imposait.

Le premier passa sa tête et entreprit une descente rapide. C'était un petit mâle au sexe turgescent qu'elle saisit pour l'essuyer de son jupon avec un soin déjà tout maternel. Son cœur sautait d'allégresse à la mesure que la fatigue l'assaillait. Elle s'abandonna sur la litière et s'endormit, l'enfant serré contre elle.

Ce n' est que quelques heures plus tard que son ventre se remit à la chahuter avec violence. Un long cri de surprise et de souffrance s'exhala de sa gorge. Jetant son fardeau elle reprit sa place de torture et ce sont larmes et sang qui des heures durant suèrent de son corps jusqu'à pointe à nouveau un petit crâne dont elle s'empara pour en débarasser ses propres entrailles meurtries. Une fillette luisante et chétive apparut dans un rai de lumière s’insinuant entre deux planches.

Elle venait de donner le jour à des jumeaux, elle la petite bergère que plus un homme ne prendrait pour épouse...

héberger des bergères[]

Pourtant, depuis quelques temps maintenant, la petite fleuriste se faisait du mouron. Le régisseur avait fait comprendre à sa mère que son état de santé ne lui permettait plus de s’accomplir de sa tâche dans les bergeries. Il lui faudrait donc elle et sa garce partir, quitter le château. Il en était désolé, il était obligé… Il ne lui en dit pas plus…

La bergère avait sommé sa fille d’aller trouver du service ailleurs, prié de trouver mari aussi. Elle était jeunette, jolie, gaillarde, trouverait sans mal un domaine où travailler, un époux à la marier. Car si par malheur elle venait à son tour un jour à souffrir d’une vilaine toux comme la sienne, de cette méchante fièvre… Et puis, qu’elle ne connaisse jamais le sort qui avait été le sien à élever seule un enfant né de la cuisse gauche!… Elle ne lui en raconta pas plus…

Voilà ce qui habitait douloureusement la petite fleuriste; elle ne pouvait se résoudre à quitter le château où elle était née, à abandonner sa mère qui se mourrait… et oublier ce sentiment si doux qui la traversait en présence du chancelier.

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